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Note de lecture

Pierre FÉDIDA, « Du primitif », Par où commence le corps humain. Retour sur la régression, puf, 2000, p. 45-59.
Deux notes sur le livre [1] [2]

C'est un texte qui m'apparaît extrêmement difficile mais je ne peux m'en détacher. J'essaie donc de me familiariser avec lui sans chercher à vouloir le comprendre intégralement, tout de suite. Je le lis régulièrement : je souilgne, je colore, je l'annote de croix, de points d'interrogation, etc.

Mais il me semble (en fait je pourrais dire : je suis sûre) qu'il va m'aider à poursuivre ce que j'ai entrepris à partir des modalités temporelles découvertes avec Henri Maldiney ; qu'il n'est pas sans rapport avec la notion de limite telle que Jean Oury nous la propose (se libérer du dehors/dedans et donc intérieur/extérieur, surface/profondeur). Tout cela va passer par le fait que Fédida pointe la responsabilité de l'invention de la perspectiva artificialis dans notre façon de spatialiser le temps et de donner une place trop fixe à la notion de spectateur. Cela pourra certainement m'aider à comprendre une distinction entre la fonction spectatrice et le statut de spectateur et d'avancer dans mon hypothèse du spectateur-voyant (qui devine, qui traduit. Cf. Michel Balat).

Pour faire apparaître ce qui dans ce texte pourra me dire quelque chose, j'en suis arrivée dans mon impuissance face à lui, à chercher à le désarticuler. Pour éviter de me laisser prendre par la linéarité du discours de Fédida « développant » son argumentation et qui était totalement opaque pour moi, je me suis mise à traduire, à ma façon donc, ce que me semblait dire les phrases de ce discours… et puis j'ai ordonné ces éléments à l'envers ! ainsi je commençais à avoir accès au dit du texte par la fin, ce qui donne une tout autre articulation aux idées.
Cela m'a été très utile.

Je reproduis donc ici deux mouvements du texte : j'ai commencé par le mouvement à l'endroit mais, chronologiquement, j'ai commencé à travailler par le mouvement 2, à l'envers. J'ai arbitrairement scindé le texte en trois parties.

Pour l'instant, mes notes de lecture se limitent à ces deux mouvements.
En attendant davantage… Mais il est, je crois, indispensable, de les lire avec le texte original sous les yeux (c'est un tout petit livre, il ne faut pas hésiter à l'acheter!).

(a.b. 20 octobre 2007)

ATTENTION : Je rappelle que ce qui compose ces deux mouvements ne sont pas des citations, mais une traduction, en attendant des interprétations possibles…

mouvement 1

I

  • L’erreur de Freud selon Benveniste : avoir voulu « transposer » en représentation temporelle le « primitif » dans l’homme, produisant dans la pensée l’illusion d’un en-deçà de l’histoire et de la civilisation.
  • L’idée d’un primitif d’origine risque d’entretenir le mythe spéculatif d’un état forcément archaïque soustrait à l’œuvre de civilisation et qui accorderait ainsi une naturalité irréductible à la vie psychique.
  • La fécondité d’une erreur (celle de Freud au regard de Benveniste)
  • La tension imaginaire dont est porteur le mot primitif.
  • L’inactualité du primitif rendrait perceptible l’actualité psychique de tout événement.
  • Le tourbillon de la pensée aspire la vue vers une origine — le primitif de la vue de l’origine — dissuade le commentaire narratif toujours trop respectueux du déroulement temporel et pourrait aller jusqu’à remettre en cause l’idée assez confuse de processus. (47).
  • Le primitif exigerait le contact immédiat avec la matérialité de la chose, et pour cela, devrait s’abstenir du recours à la pensée du processus. (47)
  • La pensée, par concession à la subjectivité, prend trop de temps pour penser, et émousse l’acuité de sa vue (47)
  • Le primitif est silence
  • Du primitif au primitif d’origine (47)
  • Écouter la matérialité psychique de tout parole comme s’écoute un rêve
  • La langue rêve bien avant que nous nous soyons mis à rêver. (47)
  • Le rêve, constitué des restes diurnes de la langue. (47)
  • La langue coexiste les contraires dans les mots de la parole. (47)
  • Les mots au service du rêve. (47)
  • Les mots au service de la communication humaine lui assurant sa maîtrise sur les choses de la nature. D’où la notion d’objet.
  • La langue, œuvre de civilisation, sans que disparaisse la manifestation d’un primitif (primitivité phonique-gestuelle des mots) tout à la fois matériel de la chose et du psychique. (47)
  • Dans l’écoute analytique de la parole : les gestes phoniques du sens, langue première sinon fondamentale de l’ics.
  • La perfection de l’état civilisé est signe de sa fragilité. (48)
  • Le primitif est inaltérable grâce à (?) l’extraordinaire plasticité du matériau de ses formes. (48)
  • Le civilisé, porteur des formations de compromis qui le produisent, soumis à une puissante destructivité humaine. (48)
  • L’imprononçable de l’échange : l’écoute reçoit davantage que par l’intention de communication et de signification des représentations verbales. (48)
  • La fonction hallucinatoire dans l’interprétation (48)
  • L’originaire primitif (Urpflantz, Urmensch) entre dans une sorte d’image-avantVorbild – prototype ou transcendantal d’une forme ne se rencontrant pas dans le monde extérieur (soumise à l’altération par le temps) (49)
  • Le Zeitlos de l’inconscient : condition régressive de l’écoute analytique pour se donner accès à la primitivité de la forme vivante (et non catégorie de l’inaltérable) (49)
  • Pouvoir nommer la forme vivante telle qu’elle se voit dans le langage sans avoir à la décrire. (49)
  • Écrire sans décrire
  • Les traces écrites/dessinées de la forme vivante appartiennent au temps pétrifié du fossile
  • Le fossile, détient inanimé le vivant conservé
  • Le fossile détient l’inaltérabilité du primitif en mouvement
  • Le fossile (pétrification du temps qui perd son pouvoir d’altération) préserve la stylistique de la forme.
  • La stylistique de la forme essentielle à une théorie de la régression dans la situation analytique
  • L’halllucination négative dans le rêve : absentisation d’une personne en présence. (49)
  • La stylistique de la forme : écriture de la trace du mouvement du primitif. (49-50)
  • Le primitif se donne comme le pur phénomène de la présence de la personne ou manifestation de la survivance. (50)
  • L’animique primitif au sens plein est incapable de passer, et donc indestructible (même s’il y paraît comme dans la pathologie), hors le temps de la mémoire. (51)
  • L’animique primitif chez Freud ne relève pas de la durée phénoménologique des états subjectifs du temps. (51)
  • La régression chez Freud : restitution de la survivance que l’on pouvait croire détruite. Nécessité d’un lieu permettant sa reconnaissance, sinon son sens est inversé et elle se met « au service corporel du sommeil de l’âme » (51)
  • La notion de primitif chez Freud pour dénommer et nommer l’inquiétante étrangeté de l’humain. (51)
  • Dans la situation analytique, l’inquiétante étrangeté de l’humain sollicitée (51-52)
  • La question de l’altération : destruction/passage d’une forme à une autre
  • La question du masque : entre humain et animal (55)
  • Le déshumain commence par une perte des visages (55)

II

  • Opposition entre les systèmes de représentation européenne (organisés par les discours) et la modalité primitive du sacré dans la sculpture africaine. (56)
  • Opposition primitif/civilisé chez Freud. (56)
  • Destructivité des œuvres de civilisation/indestructibilité du primitif
  • La psychanalyse : son projet, le processus de sa méthode. (56)
    Le modèle de la névrose, comme œuvre de civilisation humaine, disposant en elle, selon certaines conditions, de garder vivants les moyens humains d’empêcher la destruction. (56)
  • Le retour régressif du langage sur ce qui, en chacun, est primitif : une œuvre de civilisation de l’humain que la névrose accomplit individuellement : espérance de la psychanalyse (56)
  • La fragilité des acquisitions (56)
  • Prise en compte de l’inconscient dans les modes de représentation psychique (56)

III

  • Le mouvement cubiste a contribué à une découverte d’une primitivité de la création sculpturale. (57)
  • L’espace cubique devient le revélateur de la puissance tectonique de la sculpture. (57)
  • Via di porre : le mode du pictural comme du refoulement. (57)
  • Le recouvrement par le pictural au détriment du plastique, donc du vivant. (57)
  • Dans l’illusion tri-dimensionelle, la représentation d’un en-face se fait sous l’apparence d’un avant (dans la pensée consciente) (57)
  • La représentation perspective de l’espace. (57)
  • L’illusion appartient à une rhétorique de la pensée discursive et abolit la brutale frontalité du rêve. (57)
  • L’opposition intérieur/extérieur justifie l’extériorité de l’objet
  • Le temps, dans sa conception grammatico-philosophique représenté selon une spatialisation d’esprit perspectiviste. (57)
  • Dévaluation de la surface de l’apparition par la liaison profondeur/intérieur légitimée par l’opposition présent-passé (57)
  • L’objet/l’objectivité formelle du penser recherchée par le « civilisé européen » (57)
  • La présence ne dispose plus de l’apparaître (57)
  • Les temporalités objectivées de l’œuvre externes à la matérialité des formes vivantes de la création. (57)
  • Cognitivisme de la représentation/physicalisme de l’objet de pensée (57)
  • La dimension conversationnelle de la fonction spectatrice (58)
  • Celui qui ne voit plus : le spectateur en conversation (58)
  • La sculpture transformée en périphrase de l’effet produit (58)
  • La discursivité du spectateur produit théoriquement la sculpture (58)
  • La communauté théorique des regards conversationnels (58)
  • La disparition du primitif (58)
  • Le mouvement, la plasticité de la matière, de la masse, étouffés par la représentation spectatrice de la forme. (58)
  • La construction de l’espace par le mouvement de la matière)
  • Une vision plastique pure n’est pas une vue extérieure, mais « endo-psychique ». (59)
  • L’espace engendré par la sculpture bouleverse, — donne mouvement aux formes internes — celui qui en accueille et accepte l’angoisse. (59)
  • La matérialité de la forme (exclusion de la signification et du symbole) (60)
  • La présence (60)
  • La vision dans sa nature physiquement psychique (60)

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mouvement 2

III

  • La vision dans sa nature physiquement psychique (60)
  • La présence (60)
  • La matérialité de la forme (exclusion de la signification et du symbole) (60)
  • L’espace engendré par la sculpture bouleverse, — donne mouvement aux formes internes — celui qui en accueille et accepte l’angoisse. (59)
  • Une vision plastique pure n’est pas une vue extérieure, mais « endo-psychique ». (59)
  • La construction de l’espace par le mouvement de la matière
  • Le mouvement, la plasticité de la matière, de la masse, étouffés par la représentation spectatrice de la forme. (58)
  • La disparition du primitif (58)
  • La communauté théorique des regards conversationnels (58)
  • La discursivité du spectateur produit théoriquement la sculpture (58)
  • La sculpture transformée en périphrase de l’effet produit (58)
  • Celui qui ne voit plus : le spectateur en conversation (58)
  • La dimension conversationnelle de la fonction spectatrice (58)
  • Cognitivisme de la représentation/physicalisme de l’objet de pensée (57)
  • Les temporalités objectivées de l’œuvre externes à la matérialité des formes vivantes de la création. (57)
  • La présence ne dispose plus de l’apparaître (57)
  • L’objet/l’objectivité formelle du penser recherchée par le « civilisé européen » (57)
  • Dévaluation de la surface de l’apparition par la liaison profondeur/intérieur légitimée par l’opposition présent-passé (57)
  • Le temps, dans sa conception grammatico-philosophique représenté selon une spatialisation d’esprit perspectiviste. (57)
  • L’opposition intérieur/extérieur justifie l’extériorité de l’objet
  • La représentation perspective de l’espace. (57)
    L’illusion appartient à une rhétorique de la pensée discursive et abolit la brutale frontalité du rêve. (57)
  • Dans l’illusion tri-dimensionelle, la représentation d’un en-face se fait sous l’apparence d’un avant (dans la pensée consciente) (57)
  • Via di porre : le mode du pictural comme du refoulement. (57)
  • Le recouvrement par le pictural au détriment du plastique, donc du vivant. (57)
  • L’espace cubique devient le revélateur de la puissance tectonique de la sculpture. (57)
  • Le mouvement cubiste a contribué à une découverte d’une primitivité de la création sculpturale. (57)

II

  • Prise en compte de l’inconscient dans les modes de représentation psychique (56)
  • La fragilité des acquisitions (56)
  • Le retour régressif du langage sur ce qui, en chacun, est primitif : une œuvre de civilisation de l’humain que la névrose accomplit individuellement : espérance de la psychanalyse (56)
  • La psychanalyse : son projet, le processus de sa méthode. (56)
    Le modèle de la névrose, comme œuvre de civilisation humaine, disposant en elle, selon certaines conditions, de garder vivants les moyens humains d’empêcher la destruction. (56)
  • Destructivité des œuvres de civilisation/indestructibilité du primitif
  • Opposition primitif/civilisé chez Freud. (56)
  • Opposition entre les systèmes de représentation européenne (organisés par les discours) et la modalité primitive du sacré dans la sculpture africaine. (56)

I

  • Le déshumain commence par une perte des visages (55)
  • La question du masque : entre humain et animal (55)
  • La question de l’altération : destruction/passage d’une forme à une autre
  • Dans la situation analytique, l’inquiétante étrangeté de l’humain sollicitée (51-52)
  • La notion de primitif chez Freud pour dénommer et nommer l’inquiétante étrangeté de l’humain. (51)
  • La régression chez Freud : restitution de la survivance que l’on pouvait croire détruite. Nécessité d’un lieu permettant sa reconnaissance, sinon son sens est inversé et elle se met « au service corporel du sommeil de l’âme » (51)
  • L’animique primitif chez Freud ne relève pas de la durée phénoménologique des états subjectifs du temps. (51)
  • L’animique primitif au sens plein est incapable de passer, et donc indestructible (même s’il y paraît comme dans la pathologie), hors le temps de la mémoire. (51)
  • Le primitif se donne comme le pur phénomène de la présence de la personne ou manifestation de la survivance. (50)
  • La stylistique de la forme : écriture de la trace du mouvement du primitif. (49-50)
  • L’halllucination négative dans le rêve : absentisation d’une personne en présence. (49)
  • La stylistique de la forme essentielle à une théorie de la régression dans la situation analytique
  • Le fossile (pétrification du temps qui perd son pouvoir d’altération) préserve la stylistique de la forme.
  • Le fossile détient l’inaltérabilité du primitif en mouvement
  • Le fossile, détient inanimé le vivant conservé
  • Les traces écrites/dessinées de la forme vivante appartiennent au temps pétrifié du fossile.
  • Écrire sans décrire
  • Pouvoir nommer la forme vivante telle qu’elle se voit dans le langage sans avoir à la décrire. (49)
  • Le Zeitlos de l’inconscient : condition régressive de l’écoute analytique pour se donner accès à la primitivité de la forme vivante (et non catégorie de l’inaltérable) (49)
  • L’originaire primitif (Urpflantz, Urmensch) entre dans une sorte d’image-avant – Vorbild – prototype ou transcendantal d’une forme ne se rencontrant pas dans le monde extérieur (soumise à l’altération par le temps) (49)
  • La fonction hallucinatoire dans l’interprétation (48)
  • L’imprononçable de l’échange : l’écoute reçoit davantage que par l’intention de communication et de signification des représentations verbales. (48)
  • Le civilisé, porteur des formations de compromis qui le produisent, soumis à une puissante destructivité humaine. (48)
  • Le primitif est inaltérable grâce à ( ?) l’extraordinaire plasticité du matériau de ses formes. (48)
  • La perfection de l’état civilisé est signe de sa fragilité. (48)
  • Dans l’écoute analytique de la parole : les gestes phoniques du sens, langue première sinon fondamentale de l’ics.
  • La langue, œuvre de civilisation, sans que disparaisse la manifestation d’un primitif (primitivité phonique-gestuelle des mots) tout à la fois matériel de la chose et du psychique. (47)
  • Les mots au service de la communication humaine lui assurant sa maîtrise sur les choses de la nature. D’où la notion d’objet. (47)
  • Les mots au service du rêve. (47)
  • La langue coexiste les contraires dans les mots de la parole. (47)
    Le rêve, constitué des restes diurnes de la langue. (47)
  • La langue rêve bien avant que nous nous soyons mis à rêver. (47)
  • Écouter la matérialité psychique de tout parole comme s’écoute un rêve
  • Du primitif au primitif d’origine (47)
  • Le primitif est silence
  • La pensée, par concession à la subjectivité, prend trop de temps pour penser, et émousse l’acuité de sa vue (47)
  • Le primitif exigerait le contact immédiat avec la matérialité de la chose, et pour cela, devrait s’abstenir du recours à la pensée du processus. (47)
  • Le tourbillon de la pensée aspire la vue vers une origine — le primitif de la vue de l’origine — dissuade le commentaire narratif toujours trop respectueux du déroulement temporel et pourrait aller jusqu’à remettre en cause l’idée assez confuse de processus. (47).
  • L’inactualité du primitif rendrait perceptible l’actualité psychique de tout événement.
  • La tension imaginaire dont est porteur le mot primitif.
  • La fécondité d’une erreur (celle de Freud au regard de Benveniste)
  • L’idée d’un primitif d’origine risque d’entretenir le mythe spéculatif d’un état forcément archaïque soustrait à l’œuvre de civilisation et qui accorderait ainsi une naturalité irréductible à la vie psychique.
  • L’erreur de Freud selon Benveniste : avoir voulu « transposer » en représentation temporelle le « primitif » dans l’homme, produisant dans la pensée l’illusion d’un en-deçà de l’histoire et de la civilisation.

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