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DANS L'INSTANT


 

Ce qui nous importe, dans l'instant…

Bonjour,
Le site a déménagé. Cette page n'est plus mise à jour.
Retrouvez-là à :
http://www.ouvrirlecinema.org/pages/instant.html


sans titre sans date
Pour en savoir un peu plus : Clic sur l'image



mai 2011

Parution aux éditions Jérôme Millon d'un ouvrage fontamental : Pathosophie, d'un auteur, fondamental : Viktor von Weizsäker, qui nourrit beaucoup la pensée sous-jacente du site, même si cela n'apparaît pas encore, faute de temps !
En fait, cela apparaît déjà, mais : caché, dans les prises de notes du séminaire de Jean Oury à Sainte Anne. Alors, pour les curieux :

[Ouvrez !]

Ce travail, fondamental, a été traduit par une équipe rassemblée autour de Marc Ledoux (en tout cas, c'est ce que j'ai compris). Marc Ledoux, dont une partie du temps se passe à la clinique de La Borde, lieu de psychothérapie institutionnelle, dont la praxis (théorie et pratique) nourrit toutes les émergences de notre site.
Prochainement, sur le site, une page consacrée à Pathosophie, à partir de l'intervention de Marc Ledoux au stage, dit “payant” de La Borde, version mai 2011.

http://www.millon.com/collections/philosophie/krisis/pathosophie.html

En liaison avec Pathosophie,
deux interventions (Marc Ledoux, Jean Oury) autour de la pensée de Leopold Szondi.
http://youtu.be/reeluukXScM
http://youtu.be/G1IRFypccac
Sur la question du visage et de la rencontre,
j'ai questionné à ma manière cette thématique dans L'instant fatal [Ouvrez !]


Prochainement
sortie DVD de 2 films d'Harun Farocki par SURVIVANCE

Sur leur blog (15 avril 2011) on trouve le lien pour écouter la lecture d'un texte de Louis Skorecki relatif au cinéaste, avec comme go-between Jean-Marie Straub, un de nos "re-pères” à Olc…, publiée dans la bilbiographie du séminaire de Georges Didi-Huberman.
http://survivance.net/blog/?p=59


avril 2011

Au festival documentaire Cinéma du réel 2011 (Paris), Jean-Pierre BEAUVIALA, inventeur-industriel hors du commun, fondateur de Aaton, en dialogue avec Alain BERGALA, a retracé son parcours dans les domaine de la prise de vues et de la prise de sons.

J'ai filmé le moment de ce dialogue consacré à la “Paluche”, caméra vidéo atypique que j'ai utilisée pour plusieurs films, notamment Intimités et L'instant fatal, dont un extrait de 4' a été présenté au cours de la conférence.
[Ouvrez !]


janvier 2011
      
Le premier titre de la nouvelle collection La boîte à outils de la revue INSTITUTIONS.
Pour en savoir plus, allez voir, sur le site, du côté des prises de notes du séminaire de Jean Oury
[Ouvrez !]


16 octobre 2010

Nymphe de la république

clic sur l'image pour accéder au film

Questionner le geste cinématographique. À nouveau, je tente le plan séquence. Ce samedi 16 octobre à Paris, c'est pour aller à la rencontre, par l'image et le son, du Théâtre du soleil dans le cortège. (a.b.)

Été 2010 : champcontrechamp à Ventenac-en-Minervois, dans l'Aude.

champcontrechamp : une installation proposée par Annick Bouleau à partir de deux essais filmiques, L'instant fatal (1985) et Voir ce que tu ne verras jamais (2003) fera partie de la manifestation organisée par l'association La Pépinière à Ventenac dans son nouveau lieu d'exposition, au bord du canal du Midi.

“Loin” — titre de cette manifestation, regroupe des images mouvantes et des images fixes. Le lieu accueillera les visiteurs à partir du 3 juillet.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site de l'association

            
Pour en savoir plus sur champcontrechamp : [Ouvrez !]

Janvier 2010
Jean OURY à Sao Paulo (Brésil) en septembre 2009, à l'occasion de la traduction de son séminaire de Sainte-Anne Le Collectif.
Il y est beaucoup question du fétichisme et de la création comme auto-constitution.
Le titre donné à sa conférence ne lui plaît pas (ça ne donne pas envie, trouve-t-il !)

« Toute création véritable est un processus d'auto-constitution »
http://www.tvaovivo.net/sescsp/ueinzz/default_10.aspx

(Je pense que la personne dont il parle au début de cette intervention, est Paulo Emilo SALES GOMES, historien et critique brésilien, auteur d'un livre sur le cinéaste Jean Vigo.
http://pt.wikipedia.org/wiki/Paulo_Em%C3%ADlio_Sales_Gomes
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Vigo

décembre 2009
« Le sujet à bras le corps »
Un texte de Ginette MICHAUD, à lire, absolument, par tous.
Un point c'est tout.
http://www.balat.fr/spip.php?article635
http://www.euro-psy.org/site/Colloque_2009.html

9 MARS 2009

Projection à la Cinémathèque française de Itinéraire de Jean Bricard (2e version) de Danièle HUILLET et Jean-Marie STRAUB
et de Femmes entre elles (Le Streghe) de Jean-Marie STRAUB.
Après la projection,
JMS dialogue avec le public. J'ai filmé ce temps et j'ai intitulé les images : Portrait de groupe avec Straub.
Cela dure 57 minutes… Le fichier fait 100 Mo, cela nécessite donc une vitesse de connection assez rapide. Pardon à ceux qui ne pourront pas l'ouvrir.

Comment filmer un corps parlant ?
Les images et les sons ne sont pas une réponse mais le questionnement matérialisé.
> Peu importe le domaine ('cinéma-cinéma', images-installation, cinéma-vidéo 'amateur', …)
> Peu importe le genre (fiction, documentaire, etc., etc.),
> Peu importe qu'il ne s'agisse, comme pour ce portrait, que de la fonction la plus basique de l'enregistrement, au travers de la machine, de la réception des ondes lumineuses et sonores sur un support.

Quand la réception devient accueil.
C'est d'abord une question de rencontre (avec les ondes, avec les corps ou les objets nous renvoyant ces ondes par l'intermédiaire de la machine-caméra).
Et l'on ne se présente pas n'importe comment dans la rencontre.
Il faut avoir — soi-même, et donner au plan une certaine tenue. C'est une question d'éthique.
C'est là que les prises de position de Jean-Marie STRAUB et de Jean OURY se rejoignent dans le questionnement généralisé en marche sur notre site.
« QU'EST-CE QUE JE FOUS LÀ ? »
La formulation apparemment non sérieuse et irrévérencieuse de Jean OURY est une voie d'accès à cette éthique.

L'éthique est un engagement : elle nous engage. Elle nous engage à partir de la singularité la plus extrême : ce qui est désigné, en vocabulaire psychanalytique, par le terme désir : ce désir, comme dit Jean OURY (encore lui !) « inconscient, inaccessible directement », auquel on a accès indirectement par le rêve, le lapsus, l'acte manqué.

Ainsi, pour prendre un exemple récent :
> quel est le désir qui se manifeste dans les images (ici, notre seule voie d'accès) de celui ou celle qui filme les débats après la projection du film d'Alain Fleischer Morceaux de conversations avec Jean-Luc Godard
> quel est le désir qui se manifeste dans le besoin des éditions Montparnasse d'incruster leur logo sur ces images ?

Et pour ouvrir vers d'autres horizons : qu'est-ce qui est important à transmettre pour que le cinéma-kine-graphein poursuive son devenir quel que soit son support, quel que soit son lieu de rencontre avec le spectateur ?

> Quelle est notre part de responsabilité, chacun, individuellement — que nous soyons, cinéaste, enseignant, administrateur (public ou associatif), 'exploitant' de salle, etc., etc., … ?
> Qu'en est-il de notre désir ? Qu'en est-il du désir dans le domaine de l'éducation ?
Pour commencer à travailler la question, voir « l'art de la rencontre »


clic sur l'image pour ouvrir le fichier mp4

Avis aux webmasters : si vous souhaitez faire un lien, faites-le UNIQUEMENT à partir de l'adresse de cette page :
http://ouvrir.le.cinema.free.fr/pages/instant.html
Ne copiez pas le fichier sur un autre serveur ! MERCI !

Les films de Straub sortent en salle le 8 avril.
(voir le site de Pierre grise distribution)

FÉVRIER 2009

« Manifeste pour les “produits” de haute nécessité  »
signé par Ernest BRELEUR, Patrick CHAMOISEAU, Serge DOMI, Gérard DELVER, Edouard GLISSANT, Guillaume PIGEARD DE GURBERT, OLIVIER PORTECOP, Olivier PULVAR, Jean-Claude WILLIAM.

Je propose la lecture de ce manifeste pour le rapprocher des positions qu'affirme Jean OURY sur ce qui dans notre existence est inestimable, qui n'est pas comptable et pourtant qui compte ; sur la nécessité de prendre en compte une logique poétique ; sur la nécessité de reconsidérer la question du travail vivant, négatif, tel que l'a développé MARX dans ses écrits de jeunesse.
Des positions au cœur des questionnements quand on s'intéresse, entre autre, à la pédagogie, à une certain faire artistique.
LISEZ !
Sur le site, les prises de notes du séminaire de Jean OURY
LISEZ ! 

JANVIER 2009
« Tout ceci n'est pas nouveau »
Lecture par Jean Oury, lors de la séance de son séminaire à Sainte-Anne (21 janvier 2009) du message qu'il a envoyé récemment aux « copains » :

ÉCOUTEZ !

Voici la transcription que j'en ai faite, qui sera intégrée aux prochaines 'prises de notes' de cette séance du 19 janvier :


« TOUT CECI N'EST PAS NOUVEAU. »
Déjà à l'automne 1967, je dénonçais un avenir hyperségrégationnistelors des Journées sur l'enfance aliénée. Mais le temps passe. Et les retombées de 68 ont vu se développer très rapidement l'univers des
gestionnaires. Pas simplement en psychiatrie, mais sur le reste de toute la médecine et de l'éducation. Tout le monde devenait client. Et la logique de l'entreprise s'est mise très rapidement en place. Nous sommes tous devenus des produits dans cette concrétisation de 'l'économie restreinte'.

On a vite reconnu le profil, appuyé naïvement par des idéologies pseudo-révolutionnaires complices de la transformation des hôpitaux de toutes sortes en machines administratives fonctionnant de façon ubuesque dans le brouhaha assourdi des tiroirs-caisses. L'idéologie galopante — cours séjours, suppression des "malades", réduction drastique du personnel : infirmiers, médecins, etc, pseudo-concept de “santé mentale”, surencombrement paradoxal, logique pseudo-technocratique avec hyper-cloisonnement hiérarchique, etc.
La suppression de plus de 100000 lits en psychiatrie, des écoles d'infirmiers psychiatriques, le numerosus clausus des médecins, etc…
qui s'est opposé vraiment à ça?

Ça fait des dizaines d'années que nous dénonçons la destruction de la psychiatrie. Il a fallu beaucoup de bonne volonté ou d'inconscience politique pour en arriver là. Alors, maintenant, qu'un moustique, ou une puce, vienne s'agiter et proclame
l'accomplissement de la destruction de la psychiatrie, de l'éducation, pourquoi pas ? bien que les puces transmettent la peste qui a toujours été une maladie internationale. Bien sûr, Hitler, aussi, était une puce qui a été lancée sur le marché par le grand capital. On en voit le résultat.
C'est pas fini ! surtout, soutenu par cette Armadade pseudo-sciences de toutes sortes camouflant sans trop le savoir une
idéologie de mort programmée. Que ce discours de Sarkozy et toutes ses pirouettes nous réveille de la léthargie politique qui date de loin, nous pourrons peut-être en saluer l'opportunité.

Il est peut-être encore temps de profiter de cette occasion un peu sordide pour
redéfinir collectivement ce qu'il en est de la psychiatrie et de L'ACCUEIL dans les services hospitaliers, accueil rendu difficile par le manque de personnel et la montée au pouvoir des idéologues pseudo-positivistes d'autant plus puissants qu'ils ignorent absolument le matériau sur lequel ils s'implantent. Mais qui les a laissé faire depuis si longtemps? Qui s'est vraiment opposé à la montée d'un bureaucratisme aussi débile ?

Nous souhaitons que des regroupements se constituent à partir des réflexions concrètes de notre travail de base, contre ce cloisonnement de fausse hiérarchie, aussi bien en psychiatrie, en pédagogie, etc., cloisonnement d'une logique néopositiviste dégénérée, sorte de division du travail ridicule et tragique. Hegel ne disait-il pas déjà avant 1800 que la division du travail était une des bases de l'aliénation sociale. Après “68”, on avait essayé de mettre en place ce qu'on avait appelé des “collèges” de formation, de réflexion: ça n'a pas fait long feu, par l'infiltration d'une sorte d'intelligentsia absolument incompétente.
Tout reste donc à faire, à se réunir, à se constituer en cellules de réflexion concrète, pourquoi pas?


novembre 2008

Jean Oury au 'colloque fernand Oury'

intervention de Jean Oury au colloque organisé par Jacques Pain, université Paris X Nanterre (1-2 novembre 2008), autour de la figure de Fernand Oury et du mouvement de pédagogie institutionnelle.
http://www.u-paris10.fr/1222090597227/0/fiche___actualite/&RH=REC_MAN

En vingt minutes, Jean Oury aborde de nombreux thèmes qu'il développe dans ses séminaires et dans ses livres. On peut en avoir un écho dans les 'prises de notes' de son séminaire de Sainte-Anne, disponibles sur le site d'Olc.
http://ouvrir.le.cinema.free.fr/pages/reperes/entre-nous.html

C'est dans ce séminaire, aussi paradoxal que cela puisse paraître, que depuis quelques années nous trouvons les éléments et que nous faisons les rencontres fondamentales pour une remise en question de notre pratique, à la fois, dans la production (poïesis) d'images et dans l'activité de formation.



clic sur l'image pour accéder à la vidéo [mp4, 19', 42 Mo, filmé avec appareil photo, donc faible qualité, à écouter de préférence au casque]

À écouter pendant quelques semaines sur le site de France-Culture :

Deux interventions de Georges Didi-Huberman
« Quelle politique des images ?» [Écoutez !]
Festival d'Avignon, 18 juillet 2008 (Théâtre des Idées)
« La politique des enfants » [Écoutez !]
Dialogue avec Marie-José Mondzain à partir de l'Abc de la guerre de Bertolt Brecht

Et toujours : Jean Oury et Bernard Sobel… Straub, Delion, Brossat…


[Extraits vidéo]
Projection à la Cinémathèque française, le 15 mars 2008 du dernier film de Jean-Marie Straub : Le genou d'Artemide, d'après Cesare Pavese (Dialoghi con Leuco) dont voici 3 extraits de la présentation (filmés avec un appareil photo, ce qui explique la 'qualité' de l'image et du son !)
(Clic sur les images. Fichiers mp4 : mettez à jour QuickTime )


Le spectateur anonyme qui dialogue du fond de “l'extrême gauche” de la
salle avec JMS est vite démasqué par ce dernier : Luc Moullet.
(Moullet sur Dailymotion)






Site Straub-Huillet : http://www.straub-huillet.com/
Site de Pierre Grise Productions : http://www.pierregrise.com/distribution/-Catalogue-
Site des éditions Montparnasse (DVD) : http://www.editionsmontparnasse.fr/titres/huillet-et-straub-volume-2



"Démocratie, prison et internement arbitraire", un article de Pierre Delion, pédopsychiatre, participant au mouvement de psychothérapie institutionnelle, à lire sur le site de Michel Balat

Alain Brossat, Le grand dégoût culturel, éditions du Seuil, février 2008

Sur le site des éditions du Seuil, un entretien filmé avec l'auteur.
Ce livre nous importe notamment sur la distinction qu'il nous permet de faire entre culture et art, deux termes, très souvent interchangeables dans les milieux de l'éducation ou de l'action culturelle. Il est donc à lire en écho à la citation ci-dessous de Bernard Sobel, mais aussi à l'extrait du livre de Pierre-Michel Menger, Portrait de l'artiste en travailleur (Seuil, 2003) dans la rubrique du site à lire .
Extraits (Chapitre : Éducation et émancipation, p. 119)  :
« À partir de ce constat, on sera en mesure de proposer une défintion provisoire de ce qu'est la culture aujourd'hui : elle est cet élément liant ou cette surface de remplissage qui, dans nos sociétés, va se former là où l'on ne se trouve ni dans la zone ou la sphère de l'action (la praxis, la politique), ni dans celle de la fabrication ou de la production (la poiesis, le travail), ni dans celle de la création (l'œuvre, l'art). Elle est cet élément plastique, ou liquide, cette pâte molle qui comble les interstices, remplit le vide. Elle est la somme de tous ces "ni". Dire ce qu'est la culture, en tant qu'elle est toujours un élément secondaire, c'est donc commencer par dire ce qu'elle n'est pas :
— Un atelier d'usine, une chaîne de montage, ce n'est pas un lieu culturel ;
— Une assemblée générale d'ouvrier en grève ou de sans-papiers en colère, ce n'est pas un espace culturel ;
— La lecture du livre, la contemplation du tableau, la découverte du film qui vont faire événement dans mon existence et en rompre le cours, ce n'est pas un moment culturel. »


(Épilogue, p. 159)
« Lontemps, j'ai cru que l'escalier roulant à 9 km/h dans le long couloir souterrain qui conduit du métro à la gare Montparnasse était une installation, au sens que l'art contemporain accorde à cette expression. Brillante et ironique idée d'art m'apparaissait cette voix mécanique qui, sans interruption , vous exhorte : « Gardez les pieds à plat, gardez les pieds à plat, gardez…, tandis que défilent sous vos yeux d'imposants décors à la Malévitch… »


Ce tapis roulant a été filmé par Sabine KRAUS, dans le cadre du travail du groupe Ouvrir le cinéma, quand" la voix" exhortait encore à : «Ne levez pas les pieds… ne levez pas les pieds… ne levez… ». On peut se reporter aux comptes-rendus de la séance.

Toujours d'actualité : Jean Oury et Bernard Sobel

J'avais écrit en 53 à Freinet, que je connaissais par l'intermédiaire de mon frère Fernand, qu'une classe trop traditionnelle ressemble à un quartier d'agités. Je lui disais qu'il appliquait les mêmes méthodes que pour les quartiers d'agités, c'est-à-dire de supprimer l'estrade et d'instaurer des petits groupes de responsabilisation, l'imprimerie à l'école et les conseils de classe non pas pour morceller mais pour complémentariser, bref pour créer une structure. La structure est faite pour responsabiliser des gens comme dans la classe de Freinet où les enfants faisaient l'imprimerie avec des composteurs et le rouleau d'encre. Il y a des gosses qui apprennent des lettres comme ça, aidés par les autres. À un moment donné, c'est presque une sorte de quasi-fantasme concret qu'ils sont en train de fabriquer à plusieurs. Cela établit structurellement des limites là où il n'y avait rien, en opposition avec les écoles libertaires qui ont mal finies parce qu'il n'y avait pas de structure. On voit bien que pour avoir de la liberté, il faut que ce soit structuré. Un schizophrène souffre d'une existence fermée. Notre travail est de l'ouvrir, mais ça ne s'ouvre pas comme une boite de conserve. Comment passer du fermé à l'ouvert ? En introduisant une structure. C'est la raison pour laquelle j'ai pris l'exemple du schizophrène, du chat et de la poterie. Il vient là, mais pas dans un lieu fermé. Il ne vient même pas faire de la poterie, il vient voir un chat et puis tant mieux. Si on lui disait de faire de la poterie, il se fermerait à nouveau. Tandis que là c'est de l'ouvert qui tient ou ne tient pas. Mais il sait que c'est à telle heure et à tel endroit, donc c'est très structuré. C'est ça qui est travaillé d'une façon permanente et pourquoi je dis que l'ouvert c'est quand on introduit des limites.
http://users.belgacom.net/PI-IP/IPteksten/TIP-/TIP_2_pp_19_27.pdf
À retrouver sur le site : les prises de notes du séminaire de Jean Oury

Un entretien avec Bernard Sobel dans Le Monde, à relire, toujours :
L'entretien est paru dans l'édition du 10 janvier 2006, sous le titre : « La société ne peut pas dire : je vous apporte la culture ». J'en garde un paragraphe (l'article n'est plus en accès libre mais doit être acheté) :

Parce qu'il ne faut pas confondre les pratiques artistiques et la culture. Ceux qui vont aux matches de foot parlent ensemble, ils ont leur vie, ils inventent leur culture. Les pratiques artistiques sont d'autres choses dont on peut faire aussi usage. Mais on ne peut pas prétendre dire à quelqu'un : "Voilà, je vais t'amener au musée, tu vas voir Cézanne et tu vas comprendre en quoi il est un révolutionnaire." Bien sûr, il faut faire son possible pour mettre Cézanne à la disposition de chacun. Mais, s'il y a une chose qui ne peut pas être collective (et c'est un mensonge que d'affirmer le contraire), c'est l'aventure de la rencontre de chaque individu avec cette autre dimension de l'humaine condition que sont les pratiques artistiques. Vous ne pouvez pas y amener des cohortes de gens.

Pour accompagner Bernard Sobel, une précision apportée par Edgar Morin :dans un forum sur lemonde.fr, 3 janvier 2008 :

Il faut distinguer
culture et civilisation. La culture est l'ensemble des croyances, des valeurs propres à une communauté particulière.
La civilisation, c'est ce qui peut être transmis d'une communauté à une autre : les techniques, les savoirs, la science, etc. Par exemple la civilisation occidentale dont je parle, qui s'est du reste mondialisée, est une civilisation qui se définit par l'ensemble des développements de la science, de la technique, de l'économie.
Et c'est cette civilisation, qui aujourd'hui apporte beaucoup plus d'effets négatifs que d'effets positifs, qui nécessite une réforme, donc une politique de civilisation.



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