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La
tradition, la mémoire, l’oubli
Walter Benjamin, « Les régressions de la poésie
de Carl Gustav Jochmann » (1939), in Œuvres III,
Gallimard, folio essais, 2000, p. 391.
« On comprendra mieux le texte ci-dessous si l’on
se penche sur les causes pour lesquelles il est resté jusqu’à présent
inconnu.
La place qu’occupent les productions intellectuelles
dans le patrimoine historique n’est pas toujours déterminée
uniquement, ni même toujours principalement, par leur
réception immédiate. Au contraire, leur réception
est bien souvent indirecte et s’effectue par l’intermédiaire
de productions d’autres auteurs — précurseurs,
contemporains, successeurs —, qu’une affinité élective
lie à leur créateur. La mémoire des
peuples ne peut se passer de certains regroupements des matériaux
transmis par la tradition. De tels regroupements sont toujours
en mouvement ; d’ailleurs les éléments
ainsi regroupés sont eux aussi variables. En revanche,
ce qui, à la longue, n’entre pas dans un tel
regroupement est voué à l’oubli. »
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