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L’espace,
La surface, l’écran
Anne-Marie Christin, Poétique du blanc.
Vide et intervalle dans la civilisation de l’alphabet,
Peeters/Vrin, 2000, 4ème de couverture.
« En inventant la transcription de la parole par voyelles et par consonnes
les Grecs ont transformé l’écriture en code graphique, provoquant
ainsi dans son histoire une mutation qui, de la création des systèmes
idéographiques à celle de l’écriture sémitique,
n’avait jamais été envisagée : l’exclusion
de la part visuelle de l’écriture, sa lecture, de ses principes
de fonctionnement. Écrire revenait désormais à additionner
mentalement des signes phonétiques, et lire à savoir d’abord
les entendre. Plus rien ne subsistait dans ce système de la pensée
de l’écran et de l’interrogation de l’espace d’où était
né trois mille ans plus tôt un mode de communication inédit,
comme en témoignent les mythes mésopotamiens ou chinois mettant
en rapport son invention avec la contemplation du ciel étoilé et
la lecture divinatoire. »
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